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Reflecting on my Early Faith

When I was told that I was to write for Ignation Blog countless different topics came to mind, fluttering this way and that, desperate for attention. It was, however, not by focusing on these that I came to my subject. Instead I thought it was a good idea to express myself in my native tongue first and to reflect on the earlier parts of my faith.

Source: JVC

Je devrais probablement profiter de ces premières lignes pour demander des excuses au public largement anglophone de ce blog par rapport au caractère bilingue de l’article qui suit. Cependant une telle initiative serait à l’encontre à la fois de mon intention et de mon identité en tant que francophone.

Je poursuivrai donc en alternant les paragraphes d’une langue à l’autre, dans l’espoir de vous communiquer quelque chose qui irai au-delà des simples barrières linguistiques. Il ne s’agit pas ici de traductions littérales. Il serait mieux de les considérer comme des moments différents dans le cours des idées. Soyez néanmoins rassurés qu’il sera possible de retenir l’essentiel en ne payant attention qu’à l’une des deux parties.

Let us then begin as the Good book says: “In the Beginning”. I come from a humiliated Church. Those familiar with the history of Québec will know that for centuries the Catholic Church was omnipresent in the lives of the people, predominantly acting as a moral authority. There were times were this also meant wielding significant power in social and political circles[1] [1].

Source: slideplayer.com

One major consequence of the use and eventual abuse of this power manifested itself via the social phenomenon known as the ‘Quiet Revolution’, where the people of Québec rejected en masse the signs of the old institutions. This resulted in a dramatic loss of authority and influence for the institutional Church that to this day it has yet to recover. One even wonders if it can, or even if it should.

Le déclin de l’Église après la révolution tranquille ne saurait être réfuté. De nos jours les paroisses vieillissent et de plus en plus elles sont contraintes de fermer leurs portes quand il n’y a plus de paroissiens. Ma communauté paroissiale, qui déjà ne peut remplir les bancs de l’église, est séparée selon les deux messes dominicales qui y sont données. Nous pouvons proprement parler d’une Église rabaissée, une Église humiliée, une Église affaiblie.

C’est pourtant dans ce riche terroir que furent plantées les graines de ma foi. Je dis riche car être humilié c’est devenir capable de trouver l’humilité; l’humilité mène à l’action de grâce et donc paradoxalement à la richesse. La communauté qui s’est formée autour de moi, aussi petite soit-elle, demeure pour moi l’exemple d’une Église rendue forte non pas en dépit de son humiliation, mais grâce à elle.

My religious upbringing was in a Church thus strengthened by its humiliation. I believe that by being brought low in the eyes of modern society presented itself as a sign of the times to the French Canadian Church.

Félix Gauthier-Mamaril. Source: JVC

A more personal result of this reality led me to come to the Jesuit Volunteers Canada Program, as well as to this brave new world that is the Church in English Canada, with a different set of eyes. To be humiliated is to be humbled, to be given the opportunity to be humble. Humility gives us new eyes with which to see our world, to see the overabundance of God’s love. It is with these new eyes that we then can find a new heart.

Je trouve la source de ma foi dans le paradoxe d’une existence qui par sa précarité et sa faiblesse devient alors aussi tenace et inextirpable qu’une mauvaise herbe. Par l’humilité le sans-abri n’est plus simplement l’objet de nos regards et de nos jugements, le réfugié cesse d’être menaçant, la marginalisée devient bien plus qu’un problème à résoudre. Par l’humilité ils deviennent des frères et des sœurs en besoin. Par humilité nous reconnaissons que les dons qui nous ont été accordés par le Seigneur doivent être fructifiés.

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[1] [2] Most notably in the Duplessis era, better known in the province La grande noirceur, “The Great Darkness.”